Par Robyn Benson
Depuis plusieurs années, l'Alliance de la Fonction publique du Canada s'acharne, au nom de ses membres, à défendre les services publics auxquels nous tenons tous. Parmi ses nombreuses initiatives : campagnes, vidéos, conférences de presse, activités publiques partout au pays et rencontres avec des députés et des décideurs de tous les paliers gouvernementaux. Notre syndicat a pris de telles mesures parce qu'il a le devoir de représenter tous ses membres et de valoriser le travail qu'ils font pour répondre aux besoins des Canadiens.
Lorsque nos membres perdent leur emploi en raison des coupes irresponsables et malavisées du gouvernement, c'est leur subsistance et celle de leur famille qui en souffrent. La prospérité et la sécurité des collectivités qu'ils desservent en prennent un coup elles aussi. En période d'austérité, les membres s'attendent à ce que leur syndicat défende avec ardeur leurs emplois et les services qu'ils offrent. Je dirais même plus, ils l'exigent.
Récemment, des organismes comme Merit Canada ont décidé qu'il n'appartient pas aux syndicats de défendre les intérêts de leurs membres. Pour discréditer les syndicats, ces organismes ne se sont pas contentés de présenter des arguments spécieux dans les médias. Ils sont allés jusqu'à profiter de leur accès privilégié à des membres du Cabinet. Et ce n'est pas tout. Ils entretiennent aussi le mythe selon lequel les syndiqués n'auraient rien à dire sur le fonctionnement de leur syndicat ni sur l'utilisation de leurs cotisations.
On sait très bien que Merit Canada représente des associations d'employeurs de la construction. Sa raison d'être est de tenir les syndicats à l'écart. Merit Canada s'est toujours opposé aux syndicats. Cet organisme ne s'intéresse aucunement aux travailleurs, syndiqués ou pas. Il voit à ses intérêts et à ceux des patrons de la construction. Un point, c'est tout.
Des groupes comme Merit Canada n'aiment pas ce que les syndicats comme l'Alliance de la Fonction publique du Canada ont à dire au sujet des politiques gouvernementales. Leur rôle est d'étouffer les voix dissidentes. Ironique n'est-ce-pas qu'ils reprennent le discours sur la liberté et sur les droits de la personne pour faire taire les syndicats et bafouer les droits des syndiqués.
Les syndicats sont des organismes démocratiques. Ils ont l'obligation constitutionnelle de représenter leurs membres. On comprend donc que ça puisse déranger le gouvernement Harper. Nos membres nous ont confié le mandat de protéger les emplois et les services qui sont le moteur de l'économie. La mission des conservateurs, elle, est énoncée clairement dans les divers textes faisant la promotion de leur « Plan d'action économique » : abolir les emplois, réduire les services, fragiliser les mesures de protection, supprimer les règlements sur la sécurité, laisser pour compte l'environnement et les collectivités. Et ils rendent aussi la tâche impossible aux travailleurs et aux membres de la classe moyenne qui voudraient joindre les deux bouts et prendre leur retraite dans la dignité. Sur le plan économique, la fiche de route des conservateurs est lamentable. Leurs politiques n'ont qu'un seul but : réduire à tout prix la taille du gouvernement. Ils envoient donc en avant leurs exécutants pour détourner l'attention et mordre quiconque ose exposer des vérités dérangeantes ou s'en prendre à leurs politiques.
Les conservateurs ont déjà attaqué les organismes voués à la justice sociale, au développement international, à la condition féminine et à l'environnement ainsi que les scientifiques, les dénonciateurs et les parlementaires. C'est maintenant au tour des syndicats de se faire bâillonner.
Mais attention! Les syndicats ne baisseront pas facilement les bras. Nous continuerons à défendre les intérêts de nos membres. Nous continuerons à parler au nom de la justice et de l'intérêt public. Le gouvernement abolit des postes d'inspecteurs des aliments? Nous sonnons l'alarme. Le gouvernement fragilise la protection de l'environnement? Nous nous y opposons farouchement. Le gouvernement met la hache dans les règlements sur la santé et la sécurité? Nous nous portons à la défense des gens qui comptent sur ces règlements. Le gouvernement ampute les prestations et les programmes offerts aux anciens combattants, aux femmes, aux sans-emploi, aux éleveurs, aux communautés autochtones, au public voyageur, aux membres des forces canadiennes, aux réfugiés et aux aînés? Nous le dénonçons, encore et encore, partout où nous le pouvons.
Pourquoi? Rien de plus simple. C'est ce que nos membres attendent de nous.
Robyn Benson,
Présidente nationale de l'Alliance de la Fonction publique du Canada
Présidente nationale de l'Alliance de la Fonction publique du Canada
Publié par iPolitics.ca le 2 mai 2013
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